Février 03 au 07 – 2014 Italie – Cogne – Cascade et accrobatie
Il n’y a pas plus de 3 jours j’écrivais que pour qu’une sortie se passe bien, j’oublie toujours un truc. Et ça en devient presque une règle.
Une semaine à cogne pour taper la glace, je monte voir les clients, je fais le tri du matos avec eux, et là… Horreur et damnation j’ai oublié mes piolets… un petit blanc, un moment de solitude.
Pas de panique, on est à Cogne. 15 minutes plus tard me voilà armer de 2 piolets flambants neufs du centre de prêt de grivel.
La neige est aussi présente que mes piolets dans leurs placards.
On prend la direction de Lillaz gully, après une montée bien locale droit dans la pente pour ne pas perdre de temps. Les premières coulées volent dans le goulet.
On s’équipe, je monte la première longueur et m’arrête sous l’énorme bloc coincé pour faire relais. Je regarde les coulées passer devant moi, un toboggan… Une petite, une autre puis une plus grosse je m’inquiète doucement, un petit « ça va les gas »… Et mes deux artistes, en mode bonhomme de neige, passent la tête du ressaut et me rejoignent.
La suite sera une sorte de course a éviter les coulées de neige.
Les gants, les gore tex tout se mouillent….
Devant nous une cordée d’anglais dans le petit passage raide en cailloux.
Le plus balaises des deux ferme la route. Il est dans le petit passage clé, cassant le peu de glace restant. Il ripe des galoches, casse encore de la glace je me demande si il va m’en laisser. Il transpire, il souffre… tout ça s’annonce intéressant.
Il va finir par me faire mouiller dans mon slip le seul truc encore sec sur moi à ce moment.
Finalement ça passe tout seul, on se dépêche de sortir en regardant les derniers gros spindrifts, pour rentrer dans la neige profonde tomber tout le long de la journée.
Le choix n’est pas facile entre le chocolat chaud avec crème fraîche et la bière.
Je prendrai les deux:-)
Il neige, demain n’est pas encore là.
François Vs la gravité.
Une affiche intéressante,
Ce matin, on se retrouve au pied dela cascade pour faire des manips, relais sur broches, grimper en tête et surtout faire un abalakov.
L’exercice maîtrisé au sol, François se lance en tête sur une dizaine de mètres, fait un relais et fini par un abalakov…
La descente à peine entamée, ne voilà pas que dans un nuage de neige, François est à nos pieds enroulé comme un saucisson dans la corde, la tête pleine de neige….
« Je ne comprends pas ce qui s’est passé » moi je pense que je sais, l’abalakov a explosé.
Tel un bonhomme de neige, il se relève, la neige a joué son rôle de coussin air bag.
Pierre Ives n’est plus très chaud pour faire un essai à son tour !
Dernier jour, on part dans « candelebro del coyote »…
Il neige des pizzas dès le matin.
4 espagnols devant, on les regarde… Un vieux conquistador grimpe en tête en se « vachant » sur ces piolets pour brocher, 4ième broche… le piolet gicle entrainant le conquistador, et se retrouve à terre dans la neige. On est tous un peu effrayer mais il n’a rien… La neige tombe et a rempli son devoir de matelas.
Je pars a mon tour dans l’itinéraire de la mort, passant sur ces broches a moitié rentrée… Je mets la 4ième et file au relais.
La longueur suivante est sur une glace cassante mais les bonnes poches facilitent la grimpe. Et la dernière longueur se déroule dans une visibilité proche du néant et les assiettes qui continuent de tomber.
Le décor apolyptique est placé, le bruit sourd d’une avalanche, le vroumm dure longtemps, un autre suit et il y en aura 4 autres…
Nos regards se croissent, pas besoin de parler.
L’heure est à la descente.
On fait les rappels on est au pied de la cascade, mouillé mais entier.
Ça ira bien pour aujourd’hui, andiamo pour une bière et un coin près du feu.