Calgary -17 degrés à l’annonce du commandant de vol. Quand on met le nez dehors on sent directement que ce n’était pas pour rire. On charge notre fiat 500 et oui c’est la petite voiture de location du coin. Pas de pneu neige, pas de chaine, on se renseigne c’est normal il fallait louer un 4×4…. On est full assuré on gardera la petite 500. Direction Banff le thermomètre descend au fur et à mesure que les kilomètres passent. Le chauffage ne veut pas nous donner un peu de chaleur, il fait trop froid dehors la voiture ne chauffe pas. Première onglée du séjour dans la voiture. A l’arrivée -27 degrés ce n’est plus du tout les mêmes sensations. Il fait froid pour de vrai. Sur le parking à 8h00 du mat le jour se dévoile à peine. On essaie de sortir mais il fait trop froid. 2 polaires et 2 doudounes ne suffisent pas, le froid pique au visage. Retour à l’auberge, consultation du topo et direction une autre cascade plus facile et au soleil. Il y a du monde, on s’équipe mais finir de lacer ses chaussures est un vrai défi, les mains s’engourdissent rapidement. Dans la cascade, le début est facile, on part en solo puis en corde tendue et enfin au pied des difficultés on fera 3 longueurs un peu plus raides. Résultat avec le soleil c’est presque possible de grimper. Au pied des Québécois rigolent quand on leur dit que ça caille avec -25 …. pour eux c’est agréable !! Les jours suivant seront plus doux on gagne des degrés pour finalement avoir -12 qui sera notre journée la plus chaude. Malgré le froid les cascades sont souvent humides, ils grimpent sur de gros débit et le froid n’a pas encore complètement fait son office. Les marches d’approche varient de très courtes à très pénibles. On prend le rythme, et les beaux cigares glacés se font tout seul. François nous rejoint. On part dans Louise falls, traversée du lac gelé puis un joli grade 5 pour commencer. Sortie d’une grotte de glace et droit dans le pentu sur le cigare raide. Les bras fatiguent, les mains s’ouvrent et François lâche les piolets… ils restent accroché en haut et lui 1m plus bas. Après de long moment et des hissages on est en haut. Fin de la journée. Le bulletin annonce toujours pas ou peu de neige mais il neige tous les jours 3-5 cm qui s’accumule. Un secteur est fermé pour avalanche…. misère changement de plan et route enneigée pour trouver notre bonheur. Aujourd’hui on retourne à weeping wall un beau mur de glace, une heure de voiture sur une route enneigée. La Fiat 500 n’a toujours pas de pneu neige. Pourtant elle bombarde et je suis lancé sur les routes canadiennes blanches, d’un froid bleuté (il refait -25C) je roule tel Colin Mcrae sur le rallye des 1000 lacs. Au pied du mur on ne rigole plus, le froid le rend encore plus beau, plus impressionnant. D’autres grimpeurs sont là, échange d’avis sur les conditions et surtout sur le froid. C’est Noël tout le monde a le sourire figé par le froid. On attend le soleil pendant que d’autres rebroussent chemin. La premier longueur facile me prendra plus de temps tellement j’ai froid. Un fois réchauffé par le soleil, une petite balade glacée sur les rives droites de weeping wall nous redonnera sourire et motivation. Il est temps d’aller manger un bon gâteau au chocolat et se faire un sauna. Mais les kilomètres passent et la jauge d’essence est basse, en fait tres basse peut être trop basse. Les décors sauvages que l’on admirait à l’aller nous renforce dans l’idée que tomber en panne d’essence par ici ne serait pas bon pour nous. On sert les fesses (ça aide) on ajuste la conduite et l’on finira à ras les pâquerettes à la pompes à essence. Dernière cascade près de Lake Louise, une classique et une balade mais le thermomètre est encore à -24 ce matin, on traîne mais il faut y aller. La glace est dure et brocher n’est pas toujours évident. L’acier froid colle sur la peau, le mur raide finale en glace dur est cassant pour la grimpé reste agréable. Rencontre de Canadien et bavardage en tout en genre pour oublier le froid. Demain on prend la route pour Banff et nos 3 derniers jours.