Je me bats avec les papiers toilettes qui volent dans tous les sens à un mètre du sol. Et pendant ce temps, les autres se préparent au chaud dans le petit coin des guides du bivouac Carrel.
Tout ce vent qui s’engouffre par le trou des toilettes, seul contre tous, armé de mon balais. A priori la journée va être dans les courants d’air.
Imaginez une nuit perchée sur l’arête du Lion sur le Cervin, avec la pleine lune et les étoiles. Mais pour en arriver là, nous sommes passés par un petit décrassage sur le Mont-rose. En route vers la cabane Magherita en passant par les 4000 qui jalonne la montée.
On est resté là haut pour 3 jours de météo parfaite. Nous voilà prêts pour le Cervin.
Partis tôt ce matin pour « Plan maison » afin d’éviter les pluies annoncées pour midi. Armés de notre motivation et de nos plus beaux sourires pour rejoindre Carrel, on a presque fait le plus difficile pour cette ascension avec la corde raide juste sous le bivouac.
Tout semble bien parti. Et le rythme du vent agrémente la montée. Nous jouons à cache cache avec le fils de l’arête. Sans trainer nous sommes déjà sur la Pyramide. Evolution verticale sur l’échelle Jordan, et le sommet n’est plus loin. Magnifique final sur l’arête de neige, étroite et raide, ambiance de folie et de joie se mélangeant.
Belle journée pour cette montagne. La descente s’annonce longue jusqu’au refuge Hornli. Enfin les marches dans la face nord nous facilitent le chemin.
Loin de tous…